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La Mini inspirée par Gabriel VOISIN ?
 
"...mettez à la ferraille ce que vous avez trouvé et achetez une AUSTIN avec le moteur en travers..."
Mai 1960 Gabriel Voisin
 
Evidemment rien ne prouve que des ingénieurs de BMC aient réellement rendu visite à Gabriel Voisin pour examiner son Biscooter au moment de l'étude de la Morris Mini Minor /Austin Seven, même si l'on peut trouver un certains nombres de points communs entre ces deux véhicules.
 

Les cahiers des charges sont proches, pour Voisin, il s'agit de créer un petit transport économique dans cette période de l'après seconde guerre mondiale où la population manque de moyens financiers et où le carburant est hors de prix. Pour BMC, développer un petit véhicule qui saura affronter la crise pétrolière découlant de "l'affaire " du canal de Suez, et son rationnement d'essence, du moins pour les sujets de sa gracieuse majesté.

 

Un des prototypes de la Mini

C'est donc ce défi que lance Sir Leonard Lord patron de BMC dans les années 50, à Alec Issogonis : développer en deux ans une petite voiture à quatre places, économique à l'achat et en carburant.

Finances minimales obligent, il est hors de question de développer un nouveau moteur pour cette voiture. Et c'est logiquement vers le propulseur de la Morris Minor que se tourne l'ingénieur et son équipe. D'autre part cette voiture doit être compacte, mais ses occupants doivent bénéficier du maximum de place.

Pour obtenir cet espace "habitable", Issigonis décide donc de créer une traction avant, de placer le moteur transversalement
(une première mondiale !) et d'y intégrer la boite de vitesse. L'espace ainsi libéré permet d'allouer aux passagers et à leurs
bagages 80% du volume de l'auto.

C'est donc le moteur de 948 cm³ et 37CV de la Morris Minor qui est modifié. Au final, le rapport poids/puissance est tel que la voiture d'essai dépasse les 145 km/h, ce qui ne parait guère raisonnable pour le châssis et les freins de l'auto. Il est donc décidé de diminuer la cylindrée de 100 cm³, le moteur ne délivre plus que 34CV donnant une vitesse tout à fait convenable de 120 km/h.

Le souci économique conditionnant tout le projet, on en retrouve trace sur la carrosserie également. Les tôles sont ainsi repliées vers l'extérieur permettant une méthode de soudage plus simple et par là, moins coûteuse.

 

L’intérieur n'est pas en reste et se veut minimaliste. Pas de réel tableau de bord mais une petite console centrale, comprenant un compteur de vitesse et une jauge de carburant, encadrée de deux immenses vide poches. Sous cette console trônent les seules commandes disponibles : le starter, l'allumage des phares, et deux interrupteurs basculants.

Pas de poignées de portes, un simple câble suffit, pas de chauffage, il ne fut proposé qu'en option, même sur les modèle "haut de gamme", qui bénéficiaient néanmoins d'un cendrier, de moquette et de pièces de cuir sur les sièges...
 

Berline, break woody, pick-up et fourgon tôlé, les variantes du catalogue
 
On connaît la suite de l'histoire, une production s'étalant sur quarante ans (5 300 000 exemplaires), une pléiade de versions plus ou moins intéressantes, une augmentation de cylindrée (jusqu'à 1300 cm3), l'adoption de l'injection en 1992, le tout associé à un palmarès sportif des plus éloquents.
 

Bref, un petit transport, de prime abord rustique et économique par nécessité, mais techniquement innovant.

Vous, je ne sais pas, mais moi, cela me rappelle le profil du Biscooter crée par Gabriel Voisin au début des années 50.